28 Janvier 2015

Millefeuilles de sédiments martiens

Cette roche stratifiée photographiée par Curiosity révèle des couches sédimentaires caractéristiques de dépôts lacustres. Elle conforte l'idée que l'eau a existé à l'état liquide sur Mars durant de longues périodes.
Crédits : NASA/JPL-Caltech/MSSS.

Il y a 3,5 milliards d'années, le robot Curiosity aurait eu les roues mouillées. En fait, oubliez les roues : Curiosity aurait été conçu tel un sous-marin car le cratère Gale où il a atterri était alors un immense lac alimenté par des rivières.

Depuis son atterrissage, en août 2012, Curiosity a découvert dans le cratère Gale les traces d’anciens cours d’eau. En 2013, dans les échantillons de sol prélevé lors de son 1er forage, il a détecté des argiles, des minéraux qui se forment en présence d'eau liquide. Cette année, Curiosity est arrivé au pied d'Aeolis Mons, une montagne de 5,5 km de haut également appelé Mont Sharp. Le 7 août 2014, il a pris cette splendide image de roche stratifiée, l'une des preuves, selon la NASA, que « Curiosity a franchi une frontière entre un environnement dominé par des rivières et un environnement dominé par des lacs. »

Mars, avec un climat chaud et humide, était alors une planète habitable. Mais habitable ne dit pas forcément habité. Les prochains forages de Curiosity, au pied du mont Sharp, dans des couches d’argiles sédimentaires, pourraient apporter des réponses. Y trouvera-t-il des traces de vie passée ?

La recherche de signes de vie passée, voire présente, est aussi l'objectif de la mission ExoMars 2018 de l’agence spatiale européenne (ESA) à laquelle le CNES participe. Menée en collaboration avec l'agence spatiale russe, elle prévoit l'atterrissage d'un robot mobile sur la surface martienne en 2018. 4 sites sont actuellement retenus : Mawrth Vallis et Oxia Planum, tous 2 riches en argiles, Hypanis Vallis qui est situé dans un ancien delta et Aram Dorsum riche en sédiments d'origine fluviale. Choix définitif en 2017.

Focus : Curiosity a récemment décelé du méthane dans le cratère Gale – un fond continu faible et des bouffées –. Cette molécule organique peut être fabriquée par des processus non biologiques, mais aussi signaler la présence d'une vie microbienne passée ou actuelle. Il est toutefois encore trop tôt pour déterminer la source de ce méthane car plusieurs hypothèses sont proposées sans que l’on puisse aujourd’hui en privilégier une.

Pour en savoir plus :