La plateforme ExoMars et son robot viennent de se poser sur le sol martien. Les caméras du robot captent les premières images du sol alentour et les transmettent à l’Estec, le Centre technique spatial européen, aux Pays-Bas. Là, les ingénieurs reconstruisent un modèle numérique du terrain en 3D. Ils vont ensuite l’analyser et simuler une trajectoire de descente du robot. Il ne faut pas se tromper. Une fois leur choix effectué, le Centre des opérations, basé en Allemagne, ordonnera au robot de suivre ce trajet.
« C’est la première fois qu’un rover doit effectuer cet type de manœuvre car ExoMars et le premier à atterrir sur une plateforme », précise André Debus, chef de projet des contributions française ExoMars au CNES. C’est pourquoi, en cette mi-novembre, les équipes robotiques de l’ESA et du CNES s’affairent autour du robot, ou plutôt de sa maquette à l’échelle ½ baptisée Egress, c’est-dire de la moitié de la taille du robot définitif. Car nous ne sommes pas sur Mars, mais au SEROM, le Site d’Essai pour les Rovers Mobiles, à Toulouse.
« L’intérêt de ce site, c’est qu’on peut tester différents scénarios, glisser des cailloux sous la plateforme, devant les rails, modifier le paysage… Comme le terrain et grand et modulable, les opérateurs se retrouvent à chaque fois devant une configuration totalement nouvelle », explique Martin Azkarate Vecilla, responsable du laboratoire d’exploration robotique de l’Estec. Car si la plateforme atterrit sur un rocher, il faudra, à distance, analyser l’inclinaison et choisir le meilleur moyen d’en faire descendre le robot. Par l’avant ou par l’arrière de la plateforme, tout droit, en tournant… Il est donc indispensable de tester la validité des informations transmises et l’analyse qui en est faite. Pour cela, le SEROM s’avère un terrain de jeu idéal, qui vaut bien les 15 heures de route depuis les Pays-Bas. D’ailleurs, l’équipe de l’Estec devrait revenir au printemps 2016, avec une maquette grandeur nature.
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MISSION EXOMARS
ExoMars est une mission européenne et russe en 2 volets. Le satellite TGO sera lancé en mars 2016, pour une arrivée en orbite martienne en octobre 2016. Puis, en 2018, une plateforme russe et un atterrisseur européen décolleront vers la planète rouge. Objectif : forer le sol martien pour recueillir et analyser des fragments de roches à la recherche de composants organiques.