7 Août 2015

Chury prend un coup de Soleil

Le 13 août, la comète « Chury » atteindra son périhélie, c'est-à-dire son point de passage le plus proche du Soleil. Comment Philae, le robot posé sur la comète, et Rosetta, la sonde en orbite autour d'elle, vont-ils observer cette phase durant laquelle la comète crache gaz et poussières ?

 Le 13 août, la comète Churyumov-Gerasimenko, dite « Chury », sera tout près du Soleil, à 186 millions de kilomètres de distance. Elle se trouvait à 450 millions de kilomètres lorsque Philae s'est posé dessus, il y a huit mois.

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La comète est composée de glace et de poussières. Sous l'effet de la chaleur du Soleil, la glace sublime : elle se transforme en gaz qui s'échappent à travers sa surface. Quand le dégazage est intense, cela forme des jets plus ou moins puissants. Des morceaux se détachent même du noyau. 

« Les phénomènes s'intensifient au fur et à mesure que Chury s'approche du Soleil, explique Philippe Gaudon, chef de projet Rosetta au CNES. Ils se poursuivront ensuite pendant quelques semaines, car l'intérieur de la comète emmagasine beaucoup de chaleur. »

Rosetta aux premières loges

H20, CO, CO2… en quelles quantités ces gaz s'échappent-ils ? Que se passe-t-il au niveau des failles et des trous observés sur la comète ? Combien de matière se détache de Chury ? Les morceaux d'un mètre d'envergure comme ceux croisés par Rosetta au début de sa mission sont-ils nombreux ?

La sonde Rosetta, qui orbite entre 170 et 200 kilomètres autour de la comète, a une vue imprenable. Elle  photographie le phénomène de dégazage sous toutes ses coutures grâce à ses instruments d'observation dans des longueurs d'onde différentes (visible, infrarouge, ultra-violet…). Elle poursuit aussi, à son bord, ses mesures et ses analyses des gaz et des poussières émises. Du jamais vu !

En attendant Noël

Les images les plus spectaculaires, par exemple si d'importants jets de gaz se produisent, nous seront dévoilées sans tarder. Cependant, l'analyse de toutes les données prendra quelques mois, au moins jusqu'à fin décembre.  De quoi nous offrir un beau cadeau de Noël ?

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Philae attend son heure

Posé sur la comète, Philaé survivra-t-il à toute cette activité ? « “ Il devrait très bien supporter l'événement rassure Philippe Gaudon, car sa température intérieure devrait rester en dessous de la limite des 50 °C, même durant le passage au plus près du Soleil. » ” Cependant, l'atterrisseur ne peutx pas travailler durant cette période de dégazage intense. Car Rosetta, qui s'est mise à l'abri, s'est trop éloignée pour pouvoir communiquer avec le robot. Impossible donc de programmer des expériences ou d'échanger des données.

Photo : À quoi ressemblera la surface de la comète après son passage au plus près du Soleil ? © ESA