Lacs, rivières : surveillez le niveau !

L'eau recouvre 75 % de notre planète. Indispensable à la vie, elle joue aussi un rôle essentiel dans l'équilibre climatique de la Terre.
Connaître le cycle de l'eau, c'est-à-dire les interactions entre les eaux douces, celles des océans et l'atmosphère, permet de comprendre cet impact sur le climat, et d'en prévoir les changements et ses conséquences.
Depuis déjà une vingtaine d’années, les océanographes cartographient les océans grâce à des satellites équipés d'altimètres radar (voir encadré).
Grâce à la précision et à la régularité de ces mesures de hauteur d'eau, ces missions satellitaires ont par exemple permis de mieux comprendre le rôle des courants marins comme le Gulf Stream, ce courant chaud qui réchauffe les côtes de l'Atlantique Nord.
De la mer aux rivières
En revanche, côté eau douce, on manque cruellement de données car, jusqu’à présent, aucun altimètre radar n’était assez précis pour mesurer la hauteur des eaux sur les continents.
Heureusement, les satellites altimétriques deviennent de plus en plus performants pour le permettre. Ainsi, Jason 3, satellite d'observation des océans, lancé au printemps 2015, mesurera également les niveau des grands fleuves et des grands lacs.
Un œil plus précis
Mieux encore, un satellite sera bientôt dédié à cette tâche.
Son nom ? SWOT.
Son but ? Observer les océans, mais étudier aussi le cycle de l’eau douce et évaluer sa quantité, pour mieux l'utiliser et, surtout, l’économiser. Comment ?
Grâce à un nouvel altimètre radar, il pourra mesurer le niveau et le débit des cours d'eau d’une largeur de 50 à 100 mètres alors que la précision des anciens radars était de l’ordre du kilomètre ! Il sera de plus capable de détecter les lacs et les réservoirs au milieu de terrains accidentés. Il pourra même observer l'évolution des quantités d’eau dans les zones humides et dans les plaines d’inondation. Cela permettra d’améliorer nos connaissances sur la formation des crues, et même de les prévoir.
Le radar de SWOT balayera 65 % des surfaces d’eau douce dans le monde, 2 fois tous les 21 jours. Cette fréquence devrait permettre d’observer l’influence du climat sur ces eaux et de prévoir ses bouleversements. Lancement prévu en 2020 !
L'altimétrie satellitaire
Le principe : un radar embarqué sur un satellite mesure la hauteur de la mer, d’un lac ou d’une rivière. Le radar émet une onde depuis le satellite, cette onde se réfléchit sur la surface de l’eau et est renvoyée à bord.
Connaissant exactement la position du satellite, il n’y a plus qu’à déduire la hauteur de l’eau au point de contact.