12 Novembre 2018

#Lune69/19 - Pour vos prochaines vacances ?

Un petit tour de Lune, ça vous tente ? Aujourd’hui, cette proposition semble fantaisiste ; demain, elle sera peut-être au catalogue d’agences de voyage spatial.

En 1969, l’astronaute américain Neil Armstrong était le 1er être humain à poser le pied sur la Lune. En tout, une douzaine d’hommes a foulé ce sol extraterrestre. Le dernier l’a fait en 1972. Est-il imaginable d’y renvoyer des spationautes, voire des gens ordinaires aujourd’hui ? La Lune sera-t-elle la prochaine destination touristique à la mode ? Certains y travaillent...

SpaceX nous promet la Lune

Les projets en cours ne promettent toutefois pas de déposer des hordes de photographes sur le satellite de la Terre. Ils envisagent de faire un tour de Lune à bord d’un vaisseau. Ce qui est déjà une belle prouesse technologique. La société SpaceX a même déjà son 1er client, un milliardaire japonais accompagné d’une poignée d’artistes. Le prix du voyage n’a pas été communiqué. Le vol automatisé, sans pilote donc, devrait durer 6 jours et faire un huit, passant derrière la Lune pendant une heure à 200 km d’altitude pour revenir vers la Terre. Avant SpaceX, depuis 2011 exactement, la société américaine Space Adventures associée à RKK Energia, le constructeur russe des fusées et vaisseaux Soyouz, proposait déjà un vol pour 2 autour de la Lune pour la somme astronomique de 150 à 180 millions de dollars.

Garder les pieds sur Terre

Ces annonces enthousiastes laissent à penser que les voyages vers notre satellite sont imminents. SpaceX prévoit son 1er vol touristique en 2023. Mais Space Adventures l’avait annoncé pour 2015… Et il n’a toujours pas eu lieu. C’est qu’aller sur la Lune n’est pas une mince affaire. Ce périple nécessite une fusée puissante. « SpaceX compte construire sa Big Falcon Rocket (BFR), capable d’embarquer 100 tonnes pour la Lune contre 17 tonnes pour la Falcon Heavy, sa précédente fusée, précise Francis Rocard, Responsable des programmes d’exploration du Système solaire au CNES. Mais la société risque d’avoir des difficultés à financer seule ce projet de plusieurs dizaines de milliards de dollars. Or la NASA, seule agence spatiale qui en a les moyens, ne pourra pas aider SpaceX car elle a déjà beaucoup investi dans son propre gros lanceur Space Launch System (SLS) ». Quant à Space Adventures, l’entreprise utiliserait un vaisseau Soyouz amélioré. Celui-ci non plus n’a toujours pas vu le jour. Ces projets touristiques semblent à ce jour encore des plans sur la comète.

Un village lunaire ?

Si tourner autour de la Lune est compliqué pour des touristes, certains imaginent toutefois d’y implanter une base scientifique. C’est une proposition de l’International Lunar Exploration Working Group, qui rassemble des agences spatiales internationales dont la NASA, l’ESA et le CNES. Francis Rocard tempère cependant : « C’est surtout une fédération de bonnes intentions des projets américains, chinois, indiens et européens. Ce serait une base certainement non-habitée, tout automatique. Mais aucun financement n’a encore été alloué ». Pour le moment, remettre les pieds sur la Lune reste donc encore du domaine du rêve.