22 Septembre 2015

Marées : quand les astres jouent avec nos océans

L'équinoxe d'automne est un événement qui donne lieu à de grandes marées. A cette période, les positions du Soleil et de la Lune, dont les attractions gravitationnelles sont en partie responsables des marées, amplifient ce phénomène. Explication.
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© CNES/Astrium Services/Spot Image

Contrairement à une idée reçue, la marée n'est pas un va-et-vient d’une côte à l’autre des mers et des océans. En fait, la Lune, principal acteur du phénomène, attire vers elle les masses d’eau. Elle les soulève pour ensuite les laisser redescendre, progressivement, au fur et à mesure que la Terre tourne et expose différents points du globe à son influence.

L'alliance de la Lune et du Soleil

Plus la Lune est proche de la Terre, plus l’attraction est importante et plus l’amplitude de la marée est élevée. Cette amplitude varie également en fonction de la position du Soleil. Deux fois par mois, à la pleine lune et à la nouvelle lune, les deux astres s’alignent (c'est d'ailleurs parce que les astres sont alignés et que la Lune est éclairée par le Soleil qu'on la voit en entier lors de la pleine lune !). Leurs forces d’attraction s’additionnent et génèrent de plus fortes marées.

Quand le Soleil et la Lune sont perpendiculaires l'un par rapport à l'autre, c’est l’inverse : leurs forces se compensent, les marées sont faibles.

Lors des équinoxes, un autre élément entre en jeu : durant ces périodes entre les 19 et 20 mars et entre le 22 et 23 septembre, le Soleil passe exactement à l’aplomb de l’équateur et son influence est alors maximale. Quand la Lune s'aligne avec ce Soleil à l'équinoxe, les deux phénomènes se cumulent donc et on a alors des "grandes marées". Cet automne, ce sera lors de la pleine lune du 29 septembre.

Chacun sa marée

En France, le cycle des marées a lieu deux fois par jour, y compris en Méditerranée, même si l'eau ne s'y élève que de 40 cm en moyenne (contre plusieurs mètres sur nos côtes Atlantique). Mais il n’en est pas de même partout sur Terre. Dans certains lieux, la profondeur de la mer, la configuration des côtes, les courants… modifient le cycle. Dans la baie d’Along au Vietnam, par exemple, il n’y a qu’un seul cycle marée haute/marée basse par jour. Parfois, c’est plus compliqué. Sur les côtes du Pacifique aux Etats-Unis, il y a deux cycles par jour mais l’amplitude de deux marées consécutives peut être très différente. Il y a même des lieux où il n’y a pas de marée du tout. On les appelle des points amphidromiques. Ils sont plusieurs dans le Pacifique, mais on n'en compte qu'un seul dans l'Atlantique. Là, le niveau de la mer reste identique. Reposant.


La rotation du système Terre-Lune génère une force centrifuge. Du coup, les forces des marées sont identiques en deux points situés aux antipodes de la planète. © CLS/CNES