Lancé en 2002, le satellite SPOT-5 a terminé sa mission d’observation de la Terre en avril dernier. Du 1er au 11 décembre, le CNES va procéder aux manœuvres de désorbitation. Il s’agit de faire sortir SPOT-5 de son orbite (environ 800 km d’altitude) afin qu’il brûle pendant sa rentrée dans l’atmosphère. Tel est le sort de tous les engins spatiaux en fin de vie situés en orbite basse, entre 0 et 2 000 km. Ceux placés en orbite géostationnaire, aux environs de 36 000 km, sont repositionnés plus haut, là où ils ne gêneront pas les satellites encore au travail. On parle alors de ré-orbitation. Toutefois, ces manœuvres ne concernent que les satellites équipés d’un système de propulsion et disposant de carburant (en clair, avec un moteur en état de marche). Pour l'instant, les autres sont condamnés à rester sur place et à "polluer" leur orbite.
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La désorbitation s’effectue en 2 étapes. Depuis le Centre Spatial de Toulouse, les ingénieurs abaissent tout d’abord l’orbite de SPOT-5 en utilisant sa propulsion. Une fois l’altitude visée atteinte, il faut “passiver" l’engin, c’est-à-dire consommer les dernières réserves de gaz et de carburant, épuiser les batteries et déconnecter les panneaux solaires. Cela réduit les risques d'explosion et donc de création de débris. Ces opérations nécessitent quelques semaines.
Pour SPOT-5, les manœuvres devraient durer 2 semaines. Une fois « passivé », le satellite redescendra progressivement dans l’atmosphère sur plusieurs années pour finalement se consumer au-dessus de nos têtes.

Pour les ingénieurs du CNES, la désorbitation d'un satellite est aussi intense que son lancement. Ici, la désorbitation de SPOT-2 en 2009. Crédits : CNES/H. Piraud.

eviter les collisions
Laisser des satellites en fin de vie sur des orbites déjà très encombrées augmente les risques de collisions avec les satellites opérationnels et les débris existants. Et chaque nouvelle collision crée de nouveau débris, qui provoquent à leur tour de nouvelles collisions… Une réaction en chaîne infernale ! Pour éviter ce scénario catastrophe, nommé syndrome de Kessler, des règles internationales demandent que les véhicules inutiles soient placés sur des orbites plus basses, permettant un retour sur Terre plus rapide (dans les 25 ans qui suivent) et soient passivés pour limiter les risques d'explosion.