
« L’expédition 7e continent », à laquelle participe le CNES, restera sur place deux semaines afin d’y faire des prélèvements, de réaliser un documentaire et de sensibiliser le grand public.
Et sur place que trouve-t-on de si extraordinaire ?
Un tourbillon d’ordures pouvant à certains endroits atteindre 30 m de profondeur ! Cette plaque de déchets du Pacifique Nord a été découverte par hasard en 1997 par le capitaine et océanographe Charles Moore. Alors qu’il rentre d’une course à la voile, l’Américain décide de prendre une route inusitée par les marins et finit par croiser plus de plastiques que d’animaux marins...
Tous ces débris proviennent en fait des côtes ou des navires ; ils ont été entraînés par les courants et se sont agglutinés au fil des ans.
Suite à des soucis de santé d'un membre de l'expédition, la mission 7ième continent a du être interrompue définitivement.
Samedi 23 Juin 2012
Tout le monde sait qu'une vie humaine n'a pas de prix ! Celle de Georges était en jeu ! Il souffre du mal de mer aigu. Il risque une déshydratation ( ... ), cela signe l'arrêt définitif de la mission. C'est une énorme déception de ne pas avoir pu aller jusqu'au bout malgré touts les efforts déployés sur place depuis un mois. Cela étant dit, nous ne repartons pas avec un sentiment d'échec total. La médiatisation autour de notre mission a permis de faire parler de cette terrible pollution cachée aux yeux de tous, et cela était un de nos objectifs. Je sais d'ores et déjà que rien n'est terminé et je garde espoir de pouvoir repartir l'année prochaine afin de tenir mes objectifs.
Dernier communiqué de presse de Patrick Deixonne, chef de mission de 7ième continent.

Des déchets minuscules mais nombreux
Entre les côtes hawaiiennes et celles de l’Amérique du Nord, les courants marins tournent dans le sens des aiguilles d’une montre et forment une spirale infernale.
Une fois piégés dans ce tourbillon ou « gyre », les plastiques n’en sortent jamais. Exposés aux vagues, à l’eau salée et aux ultraviolets solaires, ils se dégradent et se fragmentent en particules de plus en plus petites.
Comme ils se confondent avec le plancton, ils sont ingérés par la faune (poissons, tortues, oiseaux…), provoquant intoxications, empoisonnements, occlusions intestinales ou noyades.

Invisible depuis l’espace
Ce continent-poubelle demeure invisible par les satellites car il ressemble à une soupe de plastique, principalement constituée de déchets de l’ordre du millimètre.
Selon des mesures effectuées par les rares équipes internationales qui se sont rendues sur place, les quantités sont impressionnantes : 335 000 pièces en moyenne au kilomètre carré, avec des records à 1 million de pièces au km² - à titre de comparaison, la moyenne mondiale est 23 fois moins élevée…
Parfois, la présence de plastiques est six fois supérieure à celle du phytoplancton !
Malheureusement, cette zone de l’océan n’appartient à personne, ce qui explique que les États s’en préoccupent peu. Et pourtant, si l’on tient compte des courants à la surface du globe, il est très probable que ce phénomène se retrouve dans les autres grands bassins océaniques : le Pacifique Sud, l’Atlantique Nord et Sud et l’océan Indien.
Les satellites pour guide
Le skipper Patrick Deixonne et le coordinateur scientifique Georges Grépin quitteront la côte ouest des États-Unis (San Diego) en juin.
Grâce aux données satellitaires sur les courants, la « hauteur de mer » - ou profondeur -, la pression atmosphérique, etc., l’équipage devrait atteindre le cœur de cette mer de plastique une semaine plus tard.
Suivez-les sur le site dédié à l’expédition...
News de l'expédition : journal de bord de l'équipage de Patrick et Georges
Samedi 16 juin
Direction les centres commerciaux pour les derniers préparatifs et le matériel qui manque...
Ensuite nous allons récupérer Thierry, le capitaine de l’Elan qui vient d’arriver à San Diego avec seulement deux mois de retard….Le fait de revoir le bateau nous fait un pincement au coeur, nous aurions bien aimé partir avec lui. Mais nous percevons bien que la Goélette a trop souffert lors de sa remontée. Le génois déchiré lors de la tempête que nous avons subie, le pilote auto en panne et une fuite d’huile sur la barre franche suite à son remorquage par les Gardes Côtes Mexicains (qui avaient aussi cassé le safran!)… La vieille dame a bien donné.
Nous décidons de ne plus parler du passé et d’aller de l’avant ! Affaire à suivre…..
Vendredi 15 juin
Nous sommes enfin dans la préparation de la mission. Cette journée se terminera au yacht Club de la Marina devant une bière, afin de présenter les Frenchies qui vont en mission sur le Garbage patch. Beaucoup de questions nous seront posées sur cette problématique qui est connue ici, mais que très peu de marins ont pu approcher. Mais tout le monde connait au moins un bateau qui a vécu des déboires avec les déchets !!! Nous verrons bien et nous nous sommes bien entrainés avec l’Elan.
Jeudi 14 Juin
Ca y est, nous appareillerons le mercredi 20 juin à 8h00 du matin, heure locale, d'Oceanside sur le voilier "Obsession", un monocoque de 14 m. Le Capitaine Lee Georges est un professionnel de la mer et a plusieurs missions scientifiques à son actif. Le bateau n'a pas l'histoire et l'esthétique de l'Elan, mais au
moins, nous assurons la mission.
En savoir plus :
- Le dessous des cartes, émission Arte : des îles de déchets ?
- Galerie photos de Courtesy of Algalita Marine Research Institute