8 Juillet 2012

La mission Euclid : l'énergie noire à portée de main

Cette fois-ci, ça y est, depuis le 19 juin dernier, la mission Euclid est définitivement dans les starting-blocks de l’Agence spatiale européenne (ESA). Et s’apprête à lever le voile sur l’un des plus épais mystères de la cosmologie : la nature de l’énergie noire. Cette entité jusqu’à aujourd’hui sans visage, mais responsable de l’accélération de l’expansion de l’univers. Une mission pour laquelle la France, et particulièrement le CNES sont en première ligne.

Imagerie haute-résolution et infrarouge

« Nous avons désormais un feu vert pour commencer l’implémentation de l’instrument », s’enthousiasme Yannick Mellier, à l’Institut d’astrophysique de Paris et responsable scientifique d’Euclid.

Précisément, un satellite équipé d’un imageur à haute résolution de 576 ?000? 000 de pixels, et un imageur infrarouge doublé d’un spectrographe, essentiellement développé par le CNES et le laboratoire d’astrophysique de Marseille.

« La France est le premier contributeur de la partie non ESA d’Euclid », précise Yannick Mellier.

Une cartographie 3D

Objectif de la mission :

  • Cartographier en trois dimensions la matière dans l’univers, qu’elle soit visible (galaxie, amas de galaxies…) ou sombre, comme la matière noire.

Bien qu’invisible, cette composante de la matière serait cinq fois plus abondante que la matière ordinaire...

La communauté scientifique espère ainsi accéder à la manière dont la matière noire et les grandes structures galactiques ont évolué au cours du temps.

« Et en particulier, détaille Yannick Mellier, la façon dont elles ont été affectées par l’énergie noire. »

 

L'énergie noire, une nouvelle substance ?

Car c’est bien là le but ultime d’Euclid : déduire les propriétés de l’énergie noire à partir de ses effets sur la matière noire et les grandes structures galactiques.

L’énergie noire ? Depuis 1998, les cosmologistes se sont rendu compte que l’expansion de l’univers allait en s’accélérant.

Or si l’univers ne contenait que de la matière, qu’elle soit noire ou pas, cette évolution serait impossible.

Conclusion :

Le cosmos est « plein » d’une mystérieuse entité dont les spécialistes ignorent tout et qu’ils ont baptisé, faute de mieux, énergie noire.

« Le but d’Euclid est notamment de déterminer si cette énergie noire doit être considérée ou pas telle une substance d’un nouveau genre », explique Yannick Mellier.

Pour l’heure, les spécialistes devront patienter encore un peu. Puisqu’Euclid est attendu sur le pas de tir en 2020, au terme d’une phase de construction des instruments, d’assemblage et de spécification de… sept ans.

Suivis de sept autres années de prises de données. Un battement d’aile alors que c’est à une petite révolution que les scientifiques peuvent s’attendre grâce à Euclid !

 

 


Percer les mystères de l'univers sombre par

En savoir plus :