2 Décembre 2012

Pléiades 1-B en orbite !

03/12/2012 Désormais réunis en orbite, les satellites Pléiades-IA et IB pourront fournir en un temps record des images 3D de n'importe quel endroit de la planète.

Un éclair dans la nuit, suivi d’un grondement sourd qui fait taire le croassement entêtant des grenouilles : il est 3h02, ce dimanche 2 décembre à Paris, quatre heures de moins en Guyane. Après un report de 24 heures, la Fusée Soyouz quitte son pas de tir, au cœur de la forêt. Dans sa coiffe, elle emporte Pléiades-IB, un satellite destinée à l’observation de la Terre.

Pour certains, ce lancement a un petit air de déjà vu : il y a un an, le 16 décembre 2011, une même fusée Soyouz plaçait en orbite Pléiades-IA, son frère jumeau. Désormais réunis en orbite polaire (ils circulent d’un pôle à l’autre), les deux frères construits par l’industriel Eads Astrium se partagent le quadrillage de la planète, afin de la photographier sous toutes ses coutures, avec une résolution de l'ordre de 70cm... Et en 3D s’il vous plait !

Pour livrer ces images étonnantes, les deux satellites copient notre façon de voir le monde. Grâce à des petits moteurs électriques, les Pléiades-IA et IB peuvent pivoter sur eux-mêmes et prendre ainsi des clichés d'un même lieu sous des perspectives légèrement différentes. Exactement comme le font nos yeux. En effet, sortez dans la rue, et tenez un stylo devant vous. Lorsque vous l’observez alternativement de l’œil droit, puis de l’œil gauche, il apparait sous des angles différents, puisque vos yeux sont espacés de quelques centimètres. Cette différence de perspective s’estompe ensuite avec la distance : que vous regardiez la rue d'un œil ou de l'autre ne change rien. Cela permet au cerveau de déduire que le stylo est plus près de vous que la rue derrière, et restituer ainsi la troisième dimension.

En pivotant sur eux-mêmes, les satellites Pléiades font donc une image vue par deux yeux. Et même trois ! Car ils ne se limitent pas à deux images d'un même site: afin de ne rien laisser dans l'ombre, ils doivent parfois multiplier les points de vue. Ainsi, même les rues bordées de gratte-ciels sortent de l'ombre. Durant son année en solitaire autour de la planète, Pléiades-IA a ainsi fourni quelques images saisissantes en 3D de Manhattan par exemple  !

Leur talent, les deux satellites les mettront notamment à contribution en cas de catastrophes naturelles. Une inondation, un tremblement de terre, et en quelques heures les Pléiades fourniront des images du site dévasté qui seront précieuses aux équipes d’intervention, par exemple pour distinguer des voies d'accès

Avec leurs grands yeux éventuellement indiscrets, les Pléiades travailleront aussi pour l’armée, et pour toutes entreprises qui souhaiteront acquérir leurs images, par exemple pour de la cartographie. La recherche bénéficiera également de Pléiades : ils seront parfaits pour étudier l'évolution de la végétation dans des sites difficilement d'accès, la dispersion de polluants dans l’eau...

 

En savoir plus :