10 Décembre 2013

Nom d'une mission !

11/12/2013 INSIGHT, JASON, MEGHA-TROPIQUES … Non, il ne s’agit pas des derniers films hollywoodiens, mais des missions spatiales. Drôles de noms ? Pourtant, ils n’ont pas été choisis au hasard. 

Lorsqu’une mission spatiale est lancée, les scientifiques qui l’ont initiée doivent lui trouver un nom facile à retenir et à utiliser. Imaginez devoir travailler sur la mission PXZBASZHYW 300726 ! JUICE, GAIA ou Picard par exemple, c'est beaucoup plus simple !

Picard est une mission née en 1998 pour étudier notre Soleil. Elle a été nommée ainsi pour rendre hommage à Jean Picard, un astronome français qui a été le premier à mesurer le diamètre du Soleil, il y a 400 ans. Idem pour la mission d’exploration de Mercure, qui s’appelle BepiColombo hommage au scientifique italien Guiseppe Colombo.

Dieux et géants

Il n’y a pas de règle pour nommer les missions. Souvent toutefois, on cherche à trouver une appellation qui permet d’identifier facilement son objectif scientifique. Avec des références à la mythologie par exemple. Le satellite qui étudiera à partir de 2015 les phénomènes au-dessus des orages a été baptisé TARANIS , comme le Dieu celte du tonnerre et de la foudre. JASON, ce satellite qui observe les océans, porte le même nom que ce héros mythologique et grand navigateur. C’est aussi le prénom du fils d’un des directeurs de la NASA !

A-C-R-O-N-Y-M-E-S

Les scientifiques cherchent également à faire de ces noms des acronymes, c’est-à-dire des mots composés des initiales des mots-clés résumant la mission. TARANIS pour Tool for the Analysis of RAdiations from lightNIngs and Sprites (outils pour l’analyse des radiations lumineuses et des sprites). INSIGHT pour Interior Exploration using Seismic Investigations, Geodesy and Heat Transport (Exploration interne, sismologie, géodésie et échanges thermiques) Cette mission, à laquelle participe le CNES, sera lancée par la Nasa en 2016 dans le but d’étudier l’intérieur de Mars. Et Insight en anglais signifie à la fois « pénétration » et « perspicacité » !


Coopération


Dans le cas de missions internationales, le nom doit, dans l’idéal, être compréhensible par tout le monde. Lancé en 2011, est un satellite français et indien d’observation du cycle de l’eau en régions tropicales.

Megha signifie « nuages » en sanskrit, ancienne langue indienne, et tropiques est le mot français. MEGHA-TROPIQUES identifie donc la mission et souligne la coopération entre les deux pays. Même si parfois, cela peut faire débat.

Pour baptiser Philae, l’atterrisseur de la mission européenne ROSETTA, les Français voulaient « Champollion » (référence au déchiffreur de la pierre de Rosette), alors que les Allemands tenaient à Roland (ROsetta et LANDer), héros commun des deux pays. Au final, un concours auprès des jeunes européens a permis de trancher. C’est une italienne de 15 ans qui a gagné, avec « Philae », la possibilité d’assister au lancement de ROSETTA depuis la Guyane.

Protéger son nom


CASSIOPEE, PLEIADES, SPOT… Beaucoup de noms de missions spatiales (et même leurs logos) ont été enregistrés par le CNES auprès de l’INPI, l’Institut National de la Propriété Intellectuelle. Le but : protéger le nom et l’image de la mission et éviter que d’autres personnes ne les utilisent. ARIANE a été l’un des premiers noms enregistrés par le CNES en France, c’était en 1987.

Des baptêmes parfois difficiles


• PICASSO
La mission CALIPSO aurait dû s’appeler PICASSO-CENA, pour Pathfinder Instruments for Cloud and Aerosol Spaceborne Observations / Climatologie étendue des nuages et des aérosols. Mais la famille du peintre espagnol Pablo Picasso n’a pas voulu.


• HERMES
HERMES était un projet de navette spatiale envisagé par le CNES. Elle portait le même nom que le voyageur messager des Dieux dans la mythologie grecque. Mais aussi le même nom que le groupe de luxe Hermès. Il a donc fallu bien faire la distinction, en retirant l’accent !