22 Mai 2014

Une vie extraterrestre ?

Encelade, l'une des lunes de Saturne, et l'exoplanète Kepler 186-f, sont venues ce printemps s'ajouter à la liste des lieux extraterrestres susceptibles d'abriter une forme de vie. Une vie extraterrestre ? Pourquoi pas, nous dit Michel Viso, spécialiste d'exobiologie au CNES. Mais attention, pas de petits hommes verts en vue…

Est-il raisonnable d'annoncer sans cesse la découverte de milieux extraterrestres " habitables " ?


Michel Viso : On dit que ces lieux sont habitables, parce qu'ils portent des traces d'éléments qui se retrouvent dans des organismes vivant sur Terre ou qu'ils abritent un milieu qui serait compatible avec la vie.

On sait en effet que la vie sur Terre est faite à partir de quatre éléments chimiques essentiels :

  • le carbone (C),
  • l'hydrogène (H),
  • l'oxygène (O),
  • l'azote (N), très répandus dans l'univers.

Mais il faut aussi de l'eau et un apport d'énergie, comme le Soleil le fait pour la photosynthèse qu’utilise les plantes pour leur croissance.

A chaque fois que l'on décèle l'un de ces éléments, à commencer par de l'eau, on se dit donc qu'il y a une chance de trouver la vie.

Mais on sait aussi que tous ces éléments – carbone, eau, énergie –, doivent être présents, ensemble.

A-t-on tout de même un espoir de découvrir une quelconque vie extraterrestre ?


Michel Viso : À ce jour, on a recensé 1800 exoplanètes, gravitant autour d'autres étoiles que notre Soleil. Et il doit y avoir des milliards de planètes dans notre galaxie.

On se dit donc que si les conditions ont pu s'enchaîner pour que la vie apparaisse sur Terre, il n'y a pas de raison que cela ne se produise pas ailleurs. Mais nous n'en avons aucune preuve scientifique. Et il va être difficile d'aller les chercher !

Mars est le seul lieu atteignable avec Encelade ou Europe, lunes de Saturne et de Jupiter.

Mars c'est loin et c'est plein de radiations.

Quand à explorer les océans sur Encelade ou Europe… ils mesurent de 100 à 500 kilomètres de profondeur et sont emprisonnés sous une épaisseur de 18 à 100 kilomètres de glace.

Sur Terre, le Pôle sud fait 3 kilomètres d'épaisseur et la fosse des Mariannes, la plus importante, descend à 11 kilomètres de profondeur.

Pour l'instant, nous n'avons pas les technologies nécessaires à de telles explorations.

 

Mais si jamais on parvenait à découvrir une trace de vie. Quelle forme pourrait-elle avoir ?


Michel Viso : Cela ressemblera probablement à une bactérie, c'est-à-dire un être unicellulaire, délimité par une membrane qui englobe toute la machinerie de l’organisme vivant.

Peut être un micro-organisme un peu plus complexe, comme une sorte d’algue faite d’une seule cellule ; au mieux une mousse. En effet, il faut de nombreux hasards pour qu'un organisme vivant se développe et, surtout, évolue.

Cela implique qu'un groupe d'individu développe des caractéristiques qui lui donnent un avantage pour se reproduire, accéder à un nutriment, valoriser cette énergie, etc.

De plus, rien ne peut déterminer que des organismes puissent évoluer vers des êtres similaires à l'humain. Bref, il y a peu de chance que l'évolution qui s'est produite sur Terre se reproduise de la même façon ailleurs.

Aucune raison que cela donne une nouvelle fois un champignon, une abeille, un humain…

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