18 Décembre 2014

ESA : 50 ans de coopération spatiale avec l'Europe

Il y a 50 ans, les Etats-Unis et l’Union soviétique se partagent l’espace. Les Américains ont marché sur la Lune, les Russes ont placé le premier satellite artificiel en orbite… En 1964, l ‘Europe décide de se lancer à son tour dans l’aventure pour gagner son indépendance jusque dans le ciel.

L'espace pour mieux vivre ensemble

Il y a 50 ans, les Etats-Unis et l’Union soviétique se partagent l’espace. Les Américains ont marché sur la Lune, les Russes ont placé le premier satellite artificiel en orbite… En 1964, l ‘Europe décide de se lancer à son tour dans l’aventure pour gagner son indépendance jusque dans le ciel.

Une histoire fondatrice

Au lendemain de la Seconde guerre mondiale, les États-Unis et l’Union soviétique sont en pleine compétition ; chacun utilise la conquête spatiale pour affirmer sa domination.

En Europe, quelques pays, dont la France, tentent de développer des programmes nationaux. Mais comment s’imposer seul face aux deux superpuissances de l’époque ?

Le projet de créer une agence spatiale à l’échelle de l’Europe émerge dans les années 1960. Pour être plus forts, plus unis entre européens, plus indépendants vis-à-vis des Russes et des Américains.

Mais aussi dans l’idée qu’en coopérant, la science fera des progrès dont tous les citoyens européens profiteront au quotidien.

En 1964, deux agences voient alors le jour (l'une pour les fusées, l’autre pour les satellites), puis elles fusionnent en 1975 sous le nom de l’ESA.

Par-delà les frontières

En Guyane française, entre la forêt amazonienne et l’Océan, l’Europe a bâti son port spatial : le site de lancement de Kourou d’où s’envolent les satellites portés par la fusée Ariane.

Mais au-delà de Kourou, c’est bien sur le continent européen que l’ESA a tissé sa toile. Ses six centres principaux se répartissent sur plusieurs pays : en Allemagne sont formés les astronautes, aux Pays-Bas sont conçus les engins spatiaux, en Espagne sont pilotés toutes les missions d’astronomie…

Et la France ? Paris abrite le siège de l’ESA où sont prises toutes les grandes décisions la concernant.

50 ans après sa création, l’ESA emploie 2 000 personnes en Europe. L’allemand, le français, l’anglais, mais aussi l’italien, sont les langues parlées lors des réunions de travail.

Rien d’étonnant : la France, et l’Allemagne sont de loin les plus gros contributeurs de l’ESA, suivis de l’Italie et du Royaume-Uni.

C’est quoi une agence spatiale ?

C’est une organisation qui a pour vocation d’en apprendre davantage sur la Terre, le système solaire et l'Univers. Elle met aussi au point des satellites, et de nouvelles technologies issues du spatial, destinées à améliorer notre vie de terrien.
Pour remplir ses objectifs, l’agence spatiale européenne dispose d’un budget de 4,1 milliards d’euros (*), bien inférieur aux 14 milliards d’euros de sa consœur américaine, la NASA.
Chaque citoyen européen verse, en impôt, l’équivalent d’un ticket de cinéma pour financer la recherche spatiale.
(*) Budget 2014

Un sacré palmarès

 L’histoire de ESA est ponctuée de belles « premières ». Quelques exemples piochés dans l’album-souvenir de ses 50 années d’existence :

  • 24 décembre 1979 : premier envol réussi pour Ariane 1.
  • 13 mars 1986 : La sonde Giotto survole la comète de Halley à 62,8 millions de kilomètres de la Terre. C'est la toute première mission de l'ESA vers l'espace lointain.
  • 1er mars 2002 : lancement d’Envisat, le plus grand satellite d’observation de la Terre jamais construit.
  • 2 juin 2003 : la sonde Mars Express s’envole vers la planète Mars
  • 14 juillet 2005 : la sonde Huygens atteint Titan après 7 ans de vol.
  • 11 février 2008 : le laboratoire scientifique Columbus est arrimé à la Station spatiale internationale.
  • 14 mai 2009 : les satellites Planck et Herschelpartent scruter les confins de l’univers.
  • 12 novembre 2014 : Philae, l'atterrisseur de la mission Rosetta, arrive sur la comète Churyumov-Gerasimenko.

En savoir plus :

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L'espace utile

 L'ESA nous fait regarder plus haut et plus loin. Mail elle nous permet aussi de voir autrement notre planète. Nombre de ses missions ont complètement bouleversé notre quotidien de Terriens. 

Au service de la Terre

Aelous tire son nom d’Eole, le dieu des vents. À partir de 2015, ce satellite mesurera la force des vents entre le sol et 30 kilomètres d’altitude. Des données météorologiques précieuses que ne permettaient pas les stations à terre, moins précises.

L’ESA a fait de l’observation et de la surveillance de la Terre sa mission numéro 1. C’est elle qui absorbe la plus grosse partie de son budget.

Pour localiser des zones de déforestation, pour repérer une marée noire ou bien encore pour guider les secours dans des sites sinistrés, les satellites fournissent des images radar essentielles.

Et leur « regard » ne cesse de s’aiguiser Depuis cette année, Sentinel-1, l’aîné d’une nouvelle famille de satellites, peut cartographier des zones au millimètre près, de jour comme de nuit, et par tous les temps.

L'observation de la Terre donne des images belles et insolites. Retrouvez les lieux d'où elles proviennent. © ESA

 

Des satellites en mission humanitaire

Créée en 2000 par le CNES et l’ESA, la Charte internationale « Espace et Catastrophes Majeures » fournit gratuitement des images satellites aux pays victimes de catastrophes naturelles, afin de les aider à organiser les secours.

Au service des hommes

Dès que ses 30 satellites seront placés sur orbite — quatre le sont déjà —, Galileo sera le premier système de navigation européen. Il fera plus et mieux que le système américain actuel, le fameux GPS.

Galileo indiquera la route à suivre aux voitures, aux avions et aux bateaux. Il sera aussi d’une aide précieuse, par sa très grande précision, aux services d’aide et de secours, notamment.

En attendant la mise en place de Galileo, les citoyens profitent déjà des satellites de l’ESA pour recevoir et envoyer des informations. En 2013, Alphasat, par exemple, le plus sophistiqué des satellites de télécommunications européens, a permis d’élargir considérablement le réseau mondial des téléphones portables.

Et n’oublions pas la télé : les satellites européens nous donnent désormais accès à plus de 3 000 chaînes !

Au service de l’industrie

Dès son origine, l’ESA a voulu disposer de sa propre fusée pour placer les satellites en orbite. Ainsi est né Ariane 1 en 1975 jusqu’à la dernière version, Ariane 5.
Aujourd’hui, Ariane est leader dans son domaine et ses cahiers de commande sont pleins. En raison du nombre croissant d’utilisateurs de portables et de télévision dans le monde il faut placer sur orbite toujours plus de satellites de communication.

Les clients sont satisfaits car Ariane peut embarquer 2 satellites en même temps, ce qui diminue les frais de transport. La fusée s’est même associée une petite « sœur », Vega, pour acheminer de petits satellites.

Aujourd'hui, Ariane lance plus de la moitié des satellites du monde entier. Mais pour rester n°1, elle doit évoluer, et vite.

La réponse ?  Ariane 6 dont le développement et les caractéristiques ont été validées début décembre lors d'une conférence européenne au niveau ministériel. Car les concurrents rôdent : le lanceur russe Proton, et surtout l’américain SpaceX qui a lancé des vols à bas prix depuis un an.

En savoir plus :

L'espace pour la vie

Depuis plus de 30 ans, les Européens envoient des astronautes dans l’espace. L’apport de ces explorateurs est sans égal pour imaginer la vie hors de notre planète. Mais aussi pour mieux comprendre la Terre, et mieux nous connaître nous-même ! 

Une pouponnière d'astronautes

Il est ceinture noire de judo, il parle 6 langues, il est pilote de ligne, mais aussi parachutiste et plongeur !

Thomas Pesquet, 36 ans, a été sélectionné en 2009 parmi 8 330 candidats pour intégrer le centre des astronautes européens.

Situé à Cologne, en Allemagne, le Centre européen des astronautes compte à ce jour 3 Français, 4 Italiens, 1 Belge, 2 Allemands, 1 Suédois, 1 Danois, 1 Britannique et 1 Néerlandais.

Objectif : former et entrainer ces astronautes le mieux possible afin d’optimiser leurs chances d’être sélectionnés pour de longues missions dans l’espace.

Le mois dernier, l’italienne Samantha Cristoforetti s’est ainsi envolée vers la Station spatiale internationale (ISS).

Et, en mai 2014, Thomas Pesquet a appris qu’il y partirait à sont tour en 2016. Il sera alors le 10e Français, et le plus jeune européen à résider dans l’ISS !

Un service de livraison au top 

Le 30 juillet dernier a marqué le top départ d’une livraison très spéciale. L’ATV5 s’est envolé vers la Station spatiale internationale (ISS), chargé de 6,6 tonnes de marchandises.

L’ATV (véhicule de transfert automatique), c’est le cargo ravitailleur de l’ISS. Depuis 2008, il approvisionne les astronautes en vivres, eau, oxygène et matériel scientifique.

Après 6 mois passés attaché à la station internationale, l’ATV se consumera comme ses prédécesseurs dans l’atmosphère.

L’ESA qui n’avait pas l’expérience des Américains et des Russes a réussi le pari de mettre en service un engin très complexe.

Les technologies uniques au monde que ce cargo a permis de développer serviront à d'autres aventures, à commencer par le retour d'échantillons martiens.

Un labo unique

Le 28 mai dernier, l’astronaute de l’ESA Alexander Gerst est arrivé dans la Station internationale avec pour mission de tester de nouveaux tissus capables d’absorber la sueur.

Mais l’astronaute a bien d’autres sujets de recherche que la lutte « anti-transpi ». Par exemple, il va fondre des métaux afin de tester un nouvel alliage qui pourrait être utile à la fabrication des voitures.

Alexander doit mener une centaine d’expériences dans un module de l’ISS construit par l'ESA : le laboratoire scientifique Columbus qui permet aux chercheurs européens de réaliser de nombreuses expériences, y compris sur de longues durées.

Dans Columbus, les astronautes placent aussi leur propre corps sous observation. Des études sont par exemple menées sur le vieillissement de leur peau qui est bien plus rapide quand ils sont en orbite.

En savoir plus :

  • Une vidéo-portrait de Thomas Pesquet après l’annonce de sa sélection dans la Station spatiale internationale

L'espace pour l'exploration

L’ESA a réalisé de grandes premières en matière d’exploration scientifique. Nous en savons beaucoup plus sur le système solaire, sur notre Soleil et sur l’Univers au-delà de la lumière visible. Le programme pour les années à venir place la barre encore très haut ! 

Une décennie de pionniers

Le 12 novembre, après 10 ans de voyage, la sonde Rosetta a largué son robot Philae sur la comète Churyumov–Gerasimenko, à plus de 400 millions de kilomètres. Cette mission européenne est une prouesse en dehors même des révélations qu’elle apportera : Philae est le premier véhicule spatial à atterrir à la surface d’une comète.

Mais la « star » de l’année ne doit pas faire oublier d’autres aventuriers au long cours : Mars express qui cartographie la planète rouge, la sonde Cassini-Huygens qui s’est posée sur Titanou encore la mission BepiColombo chargée d’étudier Vénus.

La sonde Soho, quant à elle, nous envoie chaque jour des images extraordinaires du Soleil. Et sur la photo de groupe, il y a aussi Gaia, ce satellite parti scruter 1 milliard d’étoiles de la Voie lactée…

Préparer l'avenir 

Doit-on moderniser Ariane 5 ou développer une nouvelle génération de lanceurs en créant Ariane 6 ? La question est cruciale. Le 2 décembre 2014, les ministres responsables de la politique spatiale de chaque état membre de l’ESA se réunissaient au Luxembourg. Ils devaient décider, entre autres choses, quelle fusée lancera les satellites à l’horizon 2020.

En matière d’espace, les grands programmes se conçoivent longtemps à l’avance… surtout les missions à but scientifiques, celles qui permettent de relever les défis les plus ambitieux.

Les missions scientifiques pour la décennie à venir sont ainsi à l’étude depuis 2004 !

Cette année-là, il a fallu définir ce que l’on voulait rechercher en priorité. Puis, en 2007, les scientifiques ont présentés leurs projets et, enfin, de 2011 à 2014, on a choisi 4 projets parmi 60 propositions. Ce programme porte aujourd’hui le nom de « Vision cosmique ».

Les grandes missions de demain

Les 4 projets inscrits dans le programme Vision cosmique sont ambitieux.

Trois sont cependant qualifiés d' “ intermédiaires ” car leur coût est un peu inférieur au quatrième qui est LA grande mission de la décennie.

Le premier de ces 3 projets, Solar Orbiter, étudiera le soleil, équipé de 4 instruments d’observations, dont un fourni par le CNES.

Le second, Euclid, cherchera la nature de la matière noire dans l'Univers, pour lever l'un des plus grands mystères : l'histoire de l'expansion de l'univers. Le troisième, Plato, partira dès 2024, bardé de télescopes, à la découverte de milliers de nouvelles planètes.

La future grande mission de l’ESA, elle, s’appelle Juice. Lancée en 2022, cette sonde spatiale partira à l’assaut des lunes glacées de Jupiter, qu’elle atteindra presque dix ans plus tard.

Juice tentera d’y trouver des traces de vie et déterminera si les lunes de Jupiter peuvent constituer des mondes habitables. Beau programme, non ?