15 Mai 2017

Aldo le chameau, inépuisable voyageur

La balise Argos permet de suivre des troupeaux entiers d’animaux nomades*. Comme celui d’Aldo, un chameau africain. Connaître les chemins qu’il emprunte permettra d’améliorer ses conditions de voyage.

À dos d’homme

Parfois, pour suivre la trace des animaux, il faut suivre les hommes qui les accompagnent. C’est le cas pour Aldo, un chameau qui vit en Ethiopie (Afrique), au sein d’un troupeau de 75 bêtes (5 chameaux, 35 zébus, 25 chèvres et 10 moutons). Le scientifique Ben Sonneveld a décidé de suivre les déplacements d’Aldo, qui, chaque jour, roule sa bosse pour trouver de la nourriture et éviter les zones de sécheresse. Pour cela, c’est au berger qui accompagne le chameau que Ben a demandé de porter une balise Argos pendant plus d’un mois (fin 2007).

Balade fraîcheur

Le scientifique a ainsi pu suivre Aldo et ses copains. Il a découvert quelles routes ils empruntent, sur quelle distance, dans quelles directions et à quelle vitesse. Par exemple, on sait désormais qu’Aldo et son berger partent très tôt chaque matin en direction des prairies herbeuses et des points d’eau, et reviennent dans l’après-midi à la ferme. Un retour rapide pour éviter les heures chaudes.

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Le chameau australien, ici avec un collier émetteur, a été importé au 19e siècle pour aider au transport. Il a été relâché avec l'arrivée des camions et s'est facilement habitué au climat du pays. Ils sont aujourd'hui 800 000 en liberté. Crédits : ©Philippe Gee.

Merci Argos !

Cette expérience est un premier test. 100 autres troupeaux éthiopiens vont être, à leur tour, suivis par satellite pour avoir des données plus générales. Aldo a démontré que la balise Argos est le meilleur moyen pour recueillir toutes ces informations. Imagine, sans Argos, il faudrait que chaque troupeau de chameaux soit suivi par un scientifique ! Trop cher et trop compliqué à mettre en place !

Améliorer le voyage

Connaître les routes de migrations* pourrait permettre à Aldo de se déplacer dans les meilleures conditions possibles. Le gouvernement pourrait en effet aménager des points d’eau le long de ces chemins, réserver des passages pour les troupeaux au milieu des plantations, ou encore gérer l’accès des bergers à des prairies qui ne leur appartiennent pas.

Le sais-tu ?

En Australie, le chameau sauvage cause des dégâts. Il mange la végétation déjà rare et, en 2009, 6000 chameaux ont encerclé une ville pour trouver de l’eau, dans les puits, les gouttières et même les climatiseurs qu’ils léchaient ! 10 chameaux ont été équipés de balises pour les surveiller.

En savoir plus

Le dossier : Argos pour une planète branchée