27 Novembre 2013

Ison, la comète que tous les télescopes guettent

Un caillou, situé à des centaines de millions de kilomètres de nous, concentre en ce moment l’attention de tous les astronomes de la planète : Ison, c’est son nom, pourrait se révéler la comète du siècle. Le 28 novembre, ce bloc de glaces et de poussières doit passer tout près du Soleil. Trop près ? C’est toute la question. Si elle résiste à la chaleur de notre astre, cette comète devrait ensuite s’approcher de la Terre et nous offrir un spectacle rare car son éclat sera alors exceptionnel. Explications.

C’est quoi cette comète ?

Ison est ce que l’on appelle en anglais un « Sungrazer », une comète dont le point de son orbite le plus rapproché du Soleil – appelé périphélie – est vraiment très près de la surface de cet astre brûlant.

Le 28 novembre, Ison s’avoisinera ainsi à environ 1,1 millions de kilomètres de la surface du Soleil, soit à moins de 2 rayons solaires ! Une distance très faible quand on sait que la température du Soleil – situé à 150 millions de km de la Terre – est d’environ 5 500 °C à sa surface.

Que va-t-il se passer ?

Une comète est un agglomérat de glaces et de poussières. Au fur et à mesure qu’elle s’approche du Soleil, une partie de sa matière se transforme en gaz. Durant cette transformation, appelée sublimation, des particules de poussières s’échappent de son noyau entraînées par les gaz sous pression et forment finalement une traînée : la queue de la comète.

Ou plutôt, les queues. Car on en distingue en réalité une queue de gaz et une queue de poussières. La lumière du Soleil se réfléchit dans ces queues qui nous apparaissent alors comme une traînée lumineuse. Plus la comète s’approche du Soleil, plus elle dégaze et donc, perd de la matière.

Peut-elle être totalement détruite ?

On apprécie difficilement la taille d’Ison, dont on estime le diamètre entre 200 m et… 4 kilomètres. Surtout, on ignore sa composition exacte. Aussi, il est impossible de prévoir si elle restera d’un seul bloc. Sous l’effet de la chaleur et des forces de marées exercées par le Soeil, elle peut se briser en plusieurs petites comètes qui s’épuiseront très vite.

Et si elle survit à son passage près du Soleil ?

Si elle ne se brise pas, elle devrait s’accompagner d’une queue de poussière très imposante et donc très lumineuse. Le 26 décembre, lorsqu’elle s’approchera à 60 millions de kilomètres de la Terre, on devrait la voir à l’œil nu depuis l’hémisphère Nord. Mais il faut attendre pour le savoir…

Pourquoi ça nous intéresse ?

Quand une comète dégaze, on peut observer les molécules qui s’échappent de sa surface et donc en apprendre plus sur sa composition. Or, les comètes sont des objets célestes très anciens, qui datent du début de la formation du système solaire. Ils peuvent donc enrichir nos connaissances sur les constituants qui ont formé la Terre et les planètes.

Par ailleurs, les comètes recèlent de l’eau et des composés organiques à la base de la vie. Certains pensent même que ce sont des comètes qui ont apporté le carbone qui a permis la vie sur Terre.
Aujourd’hui, seule la sonde américaine Soho, dont les instruments ont été conçus pour regarder le Soleil en permanence, peut observer les comètes très proches du Soleil (elle en a déjà observé plus de 2 500 !).

Si Ison résiste à son passage près du Soleil, un beau spectacle se prépare dans le ciel du matin entre Noël et le jour de l’An.

 

Visualisez le trajet de la comète Ison.

 
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