6 Mars 2020

L’espace est à elles !

Elles ont contribué de façon déterminante à l‘exploration spatiale, et pourtant, le travail des nombreuses femmes engagées dans le secteur spatial est encore méconnu. Des sciences à l’industrie, quelques exemples emblématiques.

« Les figures de l’ombre ». Ce film américain a mis sur le devant de la scène le rôle méconnu des mathématiciennes de la NASA dans les années 1950 et 1960 telles que Katherine Johnson, Dorothy Vaughan et Mary Jackson, dont l’histoire a inspiré le film. Des centaines de femmes, mathématiciennes, ingénieures, physiciennes, étaient alors employées pour faire les calculs qui permettraient d’envoyer les premiers Américains dans l’espace. Un rôle indispensable, mais tenu caché.

Une femme sur la Lune

« Dans les missions spatiales, les femmes ont occupé toutes les positions et on ne le dit pas assez souvent », rappelle Claudie Haigneré. Première et seule Française astronaute, elle était aussi la première européenne à aller dans l’espace, en 1996, soit 33 ans après le vol de la soviétique Valentina Terechkova, première femme cosmonaute. La seconde européenne, l’Italienne Samantha Cristoforetti, a touché l’espace en 2014.

Entre-temps, une soixantaine de femmes sont allées dans l’espace, sur un total de quelques 560 astronautes ayant volé. Mais la tendance augmente : la promotion 2020 de la NASA compte 5 femmes et 7 hommes. Et le directeur de l’agence spatiale américaine a annoncé que le premier humain à retourner sur la Lune serait probablement une femme, tout comme le premier humain sur Mars.

je_femmes_meiercoch3.jpg
Jessica Meier et Christina Koch ont réalisé la première sortie spatiale 100 % féminine le 18 octobre 2019. Crédits : NASA

Ingénieures et scientifiques

Anne-Marie Lagrange est astrophysicienne au laboratoire d’astrophysique de Grenoble. Elle a notamment découvert l’exoplanète Beta Pictoris b en travaillant sur le Très Grand Télescope (VLT) installé au Chili. Sa consœur Magali Deleuil, astrophysicienne au laboratoire d’Astrophysique de Marseille, étudie elle aussi les exoplanètes, mais avec les télescopes spatiaux Corot (2006-2014) et CHEOPS (2019), dont elle assure la direction scientifique.
Au CNES, Anny Cazenave, formée en Sciences de l’Univers, s’est spécialisée dans l’observation de la Terre et de l’environnement puis est devenue membre du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). Et Laurence Lorda, ingénieure en mécanique spatiale, fait des calculs de trajectoire pour… poser des sondes sur des comètes et des astéroïdes.

Des opportunités pour toutes

Sur leurs traces, de nombreuses jeunes chercheuses se lancent dans l’ingénierie et les sciences spatiales. « Nous sommes encore assez peu nombreuses en spécialité spatial, environ 15 % de la promo », reconnaît Clara, étudiante en master spécialisé dans les systèmes spatiaux à l’ISAE-SUPAERO à Toulouse. Elle hésite entre la  mécanique spatiale, la recherche sur les débris spatiaux, la préparation des engins d’exploration… « Le spatial paraît souvent inaccessible et encore plus aux filles, alors qu’il y a plein d’opportunités, il suffit de se lancer ! »

Pour aller plus loin

Femmes et Sciences : http://www.femmesetsciences.fr/